Poêle n°43 : La ferme des Millirupétiens

Un couple de citadins désireux de vivre en harmonie avec la nature,  a posé ses valises en plein parc naturel régional du Morvan, à Larochemillay. Ces sympathiques néo-ruraux ont créé une ferme vivrière afin de subvenir aux besoins de leur petite famille.

Le chauffage au fuel qui équipe leur maison est loin d’être en adéquation avec leurs convictions écologiques. Ils se sont donc mis en quête d’un mode chauffage propre et économique, et le choix du poêle de masse s’est alors imposé.

Comme tous nos clients, ils ont rempli le formulaire de contact de notre site, point de départ de l’aventure.

Cette maison des années 70/80, sur sous-sol semi-enterré et munie d’un étage n’était pas conçue au départ pour accueillir un poêle de masse. Mais nos clients ont fait quelques concessions en acceptant de supprimer certaines cloisons afin de faciliter le rayonnement du poêle. Après renforcement de la poutre béton du sous-sol, nous nous sommes mis à l’oeuvre. Nous avons donc tubé le boisseau de la cheminée existante (avec du diamètre de 200 mm au lieu de 180 car le conduit était court). Puis le coeur de chauffe a été habillé de dalles réfractaires et un enduit de finition a été posé.

Nos clients ont choisi d’intégrer une niche chauffante dans leur poêle, qui accueillera « chaleureusement » les plats mitonnés avec les produits du jardin.

Quelle belle douceur de vivre en perspective !

Le poêle de masse vu par nos clients :

Dans notre contrée, le besoin de se chauffer est aussi vital que celui de se nourrir. C’est donc avec le même soin que nous avons abordé cette question dans le but d’être autonome localement et de ne pas générer de déchets ou de pollutions. Inutile de préciser que la chaudière fuel installée dans notre maison ne va pas dans ce sens. D’un autre côté il ne nous paraissait pas envisageable de transformer notre maison en maison passive, ce qui pourtant est la meilleure solution (l’énergie la plus propre est bien entendue celle que l’on ne dépense pas). Nous avons opté pour la solution qui nous a semblé la plus appropriée à notre contexte : le poêle de masse.

Flambée dans le poêle de masse

Qu’est-ce qu’un poêle de masse ?

Il s’agit d’un poêle à bois – bûches dans notre cas – dit à « accumulation » dont le principe de base est bien connu en Alsace et dans les pays germaniques sous le nom de « kachelofen ». Contrairement à un poêle à bois standard (un « insert »), le poêle de masse est constitué de matériaux réfractaires lourds (dans notre cas, un poids supérieur à une tonne).

Le poêle de masse est un investissement de long terme, puisqu’il devient le chauffage central de la maison. Il permet de se libérer durablement des énergies fossiles et du nucléaire pour le chauffage. Il offre également une haute résilience car il est indépendant de tout système électrique. Il apporte enfin un grand confort, agissant comme un « soleil » à l’intérieur de la maison.

Comment fonctionne le poêle de masse ?

La masse du poêle lui permet de stocker la chaleur émise pendant la flambée puis de la diffuser lentement pendant plus de 24 heures. C’est un principe de chauffage dit par « rayonnement », différent du principe de « convection » qui chauffe seulement l’air.  Avec une seule flambée quotidienne, la chaleur stockée dans le poêle de masse est restituée jusqu’au lendemain. Lorsqu’il fait plus froid, une flambée le matin et une autre le soir suffisent pour maintenir une bonne température dans toute la maison. Avec ce procédé, le principe « Collecter et stocker l’énergie » issu de la permaculture est respecté.

Le montage du poêle

Nous avons fait appel à Guillaume de l’entreprise Thermasse pour la conception et l’installation du poêle. Tout commence par une simulation prenant en compte toutes les mesures et contraintes de la maison. Comme on peut le voir sur la photo, un long conduit fait de « modules » très lourds sort du foyer puis serpente en faisant des détours avant d’aller rejoindre la cheminée. C’est l’un des secrets de la haute performance énergétique de ce poêle puisqu’il « retient » la chaleur au maximum tout le long de son trajet avant qu’elle ne soit perdue en sortant par la cheminée.

Simulation du poêle de masse

La partie qui restera visible du poêle est la chambre de combustion, qui pèse à elle seule 560kg. La vitre n’est pas indispensable (les traditionnels « Kachlofen » n’en avaient pas) mais elle permet de diffuser immédiatement un peu de chaleur à proximité du poêle, par convection faisant une petite entorse au pur principe de rayonnement.

Chambre de combustion en cours de montage

Les « modules KMS » (pour « Keramik Modul Speicher ») sont une spécialité du fabricant autrichien Ortner, assemblés sur mesure selon l’architecture de la maison, les souhaits esthétiques et les contraintes techniques (longueur totale, tirage,…).

Assemblage des modules KMS

Le poêle est ensuite entièrement habillé de dalles fabriquées à base d’argiles réfractaires et de chamottes. Il prend un aspect définitif après l’application d’un mortier minéral pouvant être exposé à des températures allant jusqu’à 1000°c.

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